Bonjour à tous, dans ma quette de l'enceinte ultime, j'ai eu la chance d'écouter la Baltic 5 avec son caisson "Sub", en comparaison avec les Kelinac 914 MG.
J'étais accompagné de Domin que je remercie pour sa patience et ses retours très utiles. Syber n'a pu se libérer finalement à cause d'un impératif pro.
On était donc chez Elecson près de Gare de Lyon à Paris et notre hôte était Fred, toujours aussi accueillant et sympathique.
La playlist :
Audio Eval. En fait on s'est limité aux 20 premiers morceaux. Tout n'est pas de qualité nikel, mais on n'écoute pas non plus tous les jours que des masters au top. J'ai besoin que l'enceinte soit polyvalente en style et un minimum tolérante.
Voici le setup du matin, dans une salle d'écoute de 22m2, à une distance d'environ 3,5m des enceintes :

- Les Baltics
- Elecson 06-02-2021 mini2.jpg (230.24 Kio) Consulté 33951 fois
On a commencé par la Baltic 5. Avec Domin, on doit d'ailleurs faire partie des tous premiers testeurs de ces enceintes. Elecson les avait reçues la veille, et elles ne seront vraiment disponibles que mi-mars semble-t-il. Elles sont vraiment bien finies avec un blanc mat très agréable au toucher et un bois clair vraiment beau. Les amplis classe D des Baltics sont intégrés dans le caisson. Le système de calibration intégré était activé. Un DSP applique par ailleurs des corrections en fonction du type d'enceinte (Baltic 5, Riga 2 ou IO 3)

- La Baltic 5
Le caisson est encore en version béta car la finition va évoluer sur le dessus. En tout cas, malgré sa taille relativement petite (comme une Pearl en fait), il est super lourd. Si je me souviens bien, Christophe Cabasse m'avait dit lors d'un salon que le HP de grave seul faisait 9Kg...
L'écoute frappe immédiatement par la scène sonore très stable et profonde, située derrière les enceintes. Le sweet spot est très large et la directivité très bonne car on n'entend pas de différence importante de restitution quand on se promène dans la pièce. Il y a des différences, mais ce n'est pas radical comme sur certaines enceintes. D'autre part, les enceintes d'effacent totalement.
Le second point qui m'a marqué est la restitution tout en douceur et en finesse. Je précise que je suis habitué depuis quelques mois à écouter dans mon bureau des Onkyo D302 E quasiment dans les oreilles avec un angle de 110° parceque mon écran est large :siffle: . Du coup je suis habitué à une scène sonore plutôt projetée (et pas toujours très stable), mais avec une définition poussée (et un gain en finesse par rapport à mes Hypex UcD180 depuis que je suis passé à des blocs Purifi). Avec les Baltic, on est dans une logique opposée : la scène est large et profonde mais la restitution peut sembler légèrement feutrée quand on à comme moi pris des habitudes d'écoute de proximité par forcément bien réglées.
En tout cas, cette douceur et cette finesse donnent envie d'enchainer les morceaux. Les timbres m'on parus très réalistes. Les voix sont belles et présentes, bien que restituées avec douceur.
Le troisième point qui ma marqué est un grave bien intégré et qui descend bas. A aucun moment je n'ai eu l'impression d'un trou ou d'un problème de raccord. Il me semble que l'intégration caisson Baltics est réalisée automatiquement. Le morceau Norbu du Film Himalaya était juste impressionnant quand on considère la taille du caisson. Aucune autre enceinte de la journée n'est allée aussi loin que la Baltic sur ce morceau (même si la Kelinac n'était pas loin derrière).
Sur un morceau d'orgue très complexe comme la Toccata Op 11 de Prokoviev par Olivier Latry (qui est un morceau de torture pour tout ensemble hifi, que Domin et moi utilisions déjà il y a 15 ans lors de nos précédentes écoutes), la Baltic s'en sort, mais est un peu à la peine vu la profusion de sonorités graves qui sortent par tous les tuyaux de l'orgue en même temps (écouter la seconde partie du morceau, jusqu'au final). Sur ce morceau, la Kelinac s'en est mieux sortie, avec plus de tenue et de nuances de graves (et non pas de gris :ane:). Je tiens à préciser que ce morceau a mis à genou quasiment tous les systèmes que j'ai écoutés.
Sur les morceaux de métal pas tous bien enregistrés, la Baltic s'en sort très bien. J'avais peur sur ce point que le résultat soit de la bouillie. En fait non, sa restitution large et non projetée convient bien au morceau Time de Wintersun par exemple. Avec la Kelinac, ce morceau précis était un peu "mis en boite" entre les deux enceintes. La Kelinac s'en sort cependant honorablement sur le métal.
Quelques compléments sur la Kelinac maintenant. L'écoute s'est faite avec l'ampli Micromega M One -150 qu'on avait utilisé lors des précédentes écoutes. Il est droit mais pas froid. J'ai noté quelques petites résonances dans le haut grave, probablement dus à la salle. Contrairement à la Baltic, la Kelinac n'a pas de système de calibration pour l'aider.
Pour commencer, je précise que je n'ai pas eu chez Elecson le problème d'interférences que j'avais eu dans l'auditorium de Chambourcy. D'autre part, contrairement à mon impression initiale à Chambourcy, j'ai trouvé la directivité de l'enceinte très correcte et le sweet spot plutôt large (bien que moins large que celui de la Baltic, ce qui parait logique vu la conception coaxiale de cette dernière).
Par rapport à la Baltic, la scène sonore est un peu moins large et moins derrière les enceintes, avec parfois quelques disparités : une partie de la scène derrière et une autre partie devant. On n'a pas non plus tout à fait le même niveau de stabilité de la scène que sur la Baltic, ni toujours l'effacement total des enceintes comme avec la Baltic.
Là où la Kelinac s'en sort particulièrement bien c'est sur les grands ensembles orchestraux classiques. Elle n'est jamais débordée, tout est là. Et c'est parfois un peu plus organique qu'avec la Baltic.
Sur les voix, bien centrées et derrière les enceintes comme sur la Baltic, la définition de la Kelinac m'a parue supérieure à celle de la Baltic. Mais l'orchestre qui accompagne les voix est parfois en partie, et très légèrement, projeté en avant des enceintes.
En fait la Kelinac me laisse toujours cette impression d'un grand potentiel mais dont la maitrise n'est pas toujours parfaitement assurée dans tous les domaines d'emploi (je ne parle pas de l'ampli car les Kelinac sont faciles à driver, m'avait dit son concepteur).
Au final, on a deux belles enceintes qui suivent des philosophies un peu différentes.
Une Baltic 5 qui impressionne par sa cohérence générale, sa polyvalence, sa scène sonore et son raffinement.
Une Kelinac 914 MG qui n'a peur de rien et restitue la musique de façon organique, même si parfois tout n'est pas parfaitement poli et en place comme on aimerait.
Il faut noter qu'à environ 12k€ (enceintes, pieds, caissons) la Baltic est quand même plus chère que les Kelinac à 8k€ (mais auxquels il faut ajouter le prix d'un ampli).